Guerre dans l’Est de la RDC : l’Église catholique prend ses distances après l’intervention de Nangaa dans une paroisse à Rutshuru

Corneille Nangaa, vêtu de noir, en casquette de chrétien, est apparu dans la paroisse Saint-Alois de Rutshuru, le dimanche 14 juillet, une zone sous contrôle du M23-AFC-RDF-UPDF, qu’il contrôle. Prenant le micro, il a exprimé sa gratitude devant l’assemblée : « C’est un immense honneur pour moi de bénéficier de votre accueil. Ma posture ne compte pas. Je me présente devant l’Éternel et devant vous en toute humilité. On est ensemble. Je suis votre serviteur, je suis votre enfant et je suis votre frère. »

Cette intervention a rapidement suscité une réaction de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO). Dans un communiqué, Mgr Donatien Nshole, Chapelain du Pape et Secrétaire Général de la CENCO, a clarifié la position de l’église en déclarant : « Loin d’être l’expression d’un soutien de l’Église Catholique à la rébellion comme certaines personnes de mauvaise foi le pensent, il s’agit plutôt d’un incident survenu à la grande surprise du prêtre officiant dans le contexte que nous pouvons tous imaginer ».

Mgr Nshole a cependant rappelé l’existence d’un décret de la CENCO, datant du 10 décembre 2010 et rappelé le 23 novembre 2018, interdisant aux ecclésiastiques de donner la parole aux acteurs politiques pendant les cultes à des fins propagandistes, pour des raisons de cohésion sociale.

Le communiqué souligne l’importance de renforcer la cohésion nationale, en recommandant des concertations entre les représentants des forces vives du pays pour créer une dynamique nationale capable de faire face aux défis sécuritaires actuels.

D’après un analyste, « ‘l’abbé n’a pas donné la parole, c’est lui et venu prendre la parole, ce qui fait qu’il n’était déjà pas possible que l’abbé l’interdit, il faut aussi voir que c’est dans un territoire sous contrôle des M23-AFC que Corneille Nangaa est le chef« ‘.

Cette prise de position intervient dans un contexte aussi de détente entre l’Église catholique et les autorités congolaises après des mois de tensions. Une rencontre récente entre le Président Félix Tshisekedi et le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa, visait à aplanir les divergences et à améliorer les relations entre les deux parties.

Malgré les critiques passées du Cardinal Ambongo sur la gestion sécuritaire et électorale du gouvernement, cette rencontre semblait avoir ouvert la voie à un dialogue plus constructif. Le Cardinal a exprimé sa satisfaction après la rencontre, soulignant l’importance de travailler ensemble pour le bien du peuple congolais.

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Aristote Badiawe

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